Profil de mortel

Publié le par Maximilien FRICHE

Etre proche de mourir à chaque instant_____________________________

 

Synthèse

 

La mort m'enveloppe comme une conscience en sus, un fin film de sueur, liquide de la peur. Mes yeux rendent flou l'univers, et mon décor s'éloigne, se rapetisse avec les gens dedans. Je n'entends plus que mon bruit intérieur, mon sourd clapotis, un melange de sons bas, graves. Elle nous prendra comme un voleur, on ne peut pas dire qu'on n'était pas au courant. Je me repasse le film de temps en temps. La peur de la mort est la manifestation de la conscience que j'ai d'elle même. Cette peur me fige. Comme un vieil ordinateur, je ne réponds plus. Refuser la peur me conduirait au suicide, absurdité du piège dans le quel je suis figé. Le divertissement n'est plus possible puisque je suis au parfum, je le laisse donc au monde. S'ouvre alors la voie de l'espérance. Cette dernière ne m'ôtera pas ma peur mais elle permettra à mon intelligence de ne plus être figée et d'appréhender l'éternité dans un autre rapport, dans un dépassement de l'horizon. Je suis alors disposé à me convertir. Je le fais par mon intelligence, puisque je suis à Son image et j'en ressens l'exigence, le dilemme à résoudre.

  

Des livres

 

Fabrice HADJADJ a écrit Réussir sa mort et l'a publié aux éditions Presse de la Renaissance avec comme sous-titre anti méthode pour vivre. Cet essai est précis et montre l'étroit chemin du martyre, seule posture chrétienne du mourir. La mort est sans doute le seul sujet réellement intéressant. Il devient le sujet prioritaire pour ré-ouvrir la voie du salut à l'homme moderne. Je suis persuadé que l'homme ou la femme modernes ne savent plus qu'ils vont mourir, je l'ai écrit dans des articles précédents et en commentaires sur le site d'Immédiatement. Le livre de Fabrice HADJADJ va dans ce sens, m'apportant un éclairage philosophique et une cohérence chrétienne entre la peur de la mort et la foi. Ces éléments me manquaient et je l'en remercie. Je prends conscience maintenant de l'illustration que représente mon roman (je suis désolé de le ramener sur le devant, mais c'est vrai) La prière de l'approche chrétienne de la mort, du salut de l'homme qui suit le chemin ouvert par la conscience qu'il a de la mort. Je me suis aperçu qu'on retrouvait les trois attitudes de l'homme face à la mort décrites par Kierkegaard et rappelées par Fabrice HADJADJ, dans mes trois personnages créés. Dans mon livre, on a un homme et une femme qui seront sauvés par celui qui a tout compris, qui sera le catalyseur d'un chaos, lequel s'appelle l'amour et conduira la jouisseuse et le cérébral figé à espérer enfin. La lecture du livre de Fabrice HADJADJ, Réussir sa mort , renforce la peur de la mort et donc renforce l'espérance. Mon roman  La prière fait pareil dans sa sphère de la mise en scène, de l'illustration. Il faut espérer qu'avec ça, plus personne n'ignorera la mort ! Ce qui est sûr, c'est que la mort n'ignorera personne.

Publié dans L'âme et sa vague

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Q
"le chrétien doit faire en sorte de vouloir sa mort, d'être près à celle-ci."<br /> Vouloir sa mort, pour un chrétien, ce ne devrait être rien d'autre que le désir de vivre poussé à son paroxysme. Voilà un paradoxe sur lequel il serait bon que je m'étende, mais je n'en ai pas le temps. Cela n'a bien sûr, rien à voir avec le suicide, qui est un renoncement à la vie, une haine de celle-ci.
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M
Merci pour votre amicale commentaire. Je préciserais juste votre phrase : "le chrétien doit faire en sorte de vouloir sa mort" en faisant la nuance essentielle entre consentir de mourir, l'accepter et vouloir mourir. Dans l'expression vouloir mourir, on peut entendre mort volontaire. Et pour éviter toute mauvaise interprétation, il faut dire que le martyr chrétien est une victime consentente contrairement à ceux qui se ruent vers des actes suicidaires. Mais ce ne sont que des précisions de vocabulaire, que Frabrice Hadjadj éclaire d'ailleurs dans son livre. Je suis certain que c'est avec ces nuances qu'il fallait entendre votre commentaire.
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Q
Cher Maximilien,<br /> Je ne peut que tomber d'accord avec vous : la mort du corps soulève la problématique même de l'existence humaine : sa finalité. Pascal le disait déjà : il n'est pas de question plus fondamental que celle de sa mort, et par extension, de l'immortalité de l'âme.<br /> Toute réflexion qui se veut sérieuse devrait commencer par cette question, et devrait y revenir chaque jour. Faire en sorte que notre mort ne deviennent qu'une étape de notre vie. Le sage est celui qui veut ce qui arrive : le chrétien doit faire en sorte de vouloir sa mort, d'être près à celle-ci.<br /> Et être près à mourir, c'est vivre sans regrets, vivre d'une existence dense et heureuse, pleine de l'amour de Dieu et du prochain.<br /> Amitiés,<br /> Quentin
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